En direct de la Géorgie...

Une convocation est arrivée ce matin sur mon bureau, jouer avec les espoirs ? J'ai jamais fait, ça peut être fun non ?! Apparemment leur attaquant vedette est blessé m'a dit Flint, un certains Mala Lavessi... Je prends donc l'avion direction Orly, bon je vous explique pas les changements, TVG de Rennes à Paris puis direction la Russie pour enfin prendre l'avion pour rejoindre la Géorgie...



Tbilisi, ah quelle belle ville ! Le club de Rennes a mis gracieusement à ma disposition un interprète, bonne initiative de leur part... Je me rends donc rapidement au siège de la Fédé' qui se situe au stade Khakaber Kaladze, un petit centre d'entrainement non loin du centre ville... Des hommes militaire (comme d'hab') garde l'entrée du petit complexe qui comprends un terrain synthétique (là où s'entraine l'équipe Nationale) de deux terrains composé de mélange de boue, de reste d'herbe et de neige fondue et d'un centre d'entrainement construit dans un vieil hopital, on retrouve donc des douches ainsi que quelques chambres et une salle de radio... Ca n'a rien à voir à coté des infrastructures de Rennes ou du Paris SG, mais bon... On fait comme on peut.

Le match commence, on est opposé au Kazakhstan espoir.

Spoiler:

Résultat 7-1 pour nous, j'ai inscrit 5 de nos 7 buts... Pourtant je parle pas un mot de Géorgien, j'arrive juste à dire "Passe !" Ca suffit apparemment, l'interprète vient me voir à la fin du match.

"Koen, le type là veux te parler..."

Je vois débarquer autour de moi un type, un militaire avec un grade et un casque, trois types m'entourent... J'ai même pas eu le temps de prendre ma douche, c'est quoi ce bordel ?! Le mec se met à hurler et à raconter des choses incompréhensibles, je me tourne vers l'interprète.

"En gros Koen, tu dois faire ton service militaire, tu en a pour 10 mois de services, soit jusque la fin de la saison.
-Mais Toiki Sétoussa, tu sais que je ne peux pas ! J'ai mon contrat à Rennes.
-Koen, je crois qu'ils rigolent pas, si tu tente de partir ils emploieront la force...
-T'es sérieux Toiki ?"

Aucune lueur d'espoir, une mine de déception sur mon visage... Moi ?! Resté bloqué là pendant dix longs mois !!! Et Rennes alors ?! Je vais tout perdre, ma carrière, mes sous, Flint sera surement mort à mon retour ! Je n'ai qu'une solution, la fuite !

"BANZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!!!!"

Jour 19

19 jours que le service militaire a commencé, heureusement j'ai rapidement fait la connaissance de Doriney. un jeune Géorgien qui vit en Belgique, il évolue au Standard Liège, lui aussi est footballeur, il connait le Français du coup il m'aide à me repérer ici, moi je parle à peine 4 mots de Géorgiens c'est vraiment pas simple...

Tout les matins, debout 5h avant que le jour se lève, réveillé par des tirs de coups de balles à blancs, on cours ensuite dans la neige jusqu'à 7h du matin... L'entraînement au maniement d'arme et tout ce qui suit... Je sais démonter, monter et tirer avec une Kalash', j'espère que j'apprendrais autre chose ici, Doriney me comprends, il a 19 ans, pour lui, cette année est une purge, il aime le football et ne peux pas s'en passer, on tente donc d'organiser des matchs pendant les pauses, mais c'est pas pour plaire aux chefs...

Enfin bref, ce soir pendant le journal TV qu'on a le droit de regardé..
Les visages semblent marqué à l'annonce de la journaliste, tout le monde se regarde, la peur se lie sur son visage, des images de guerres, on voit Poutine à la TV accompagné de Medveded sont lieutenant ou l'inverse... Là je demande à Doriney en lui tapant sur l'épaule , << mais qu'est-ce qui se passe ? >>.

L'air inquiet, mon jeune ami se tourne vers moi.

<< La russie a attaquée la Géorgie ! >>

La peur se lit immédiatement sur mon visage, je ne comprends pas trop les conséquences que ça peut avoir, mais je sais que là, j'ai une tenue de militaire appartenant au service nationale Géorgien et que vu la puissance militaire du pays, ça peut être dangereux...

A ce moment là, un gradé ouvre la porte et se met à hurler à tue-tête, je commence à comprendre deux-trois mots à force d'entendre ce colonel Sélah Poukav nous hurler dessus à longueur de journée... "Vite, ordre" ? C'est pas avec ça que je vais avancé, là, l'ensemble du groupe se lève et sort, Doriney me tape sur l'épaule, je me met à le suivre...