[A.A.J. Brighton] This words...

Je suis enceinte...

Comment ... comment est ce possible ? Tu prends la pilule non ?

Je l'ai oublié une fois et c'est arrivé.

Tu l'as oublié ou tu ne l'as pas prisé exprés ? Je sais que tu veux des enfants mais de là à me cacher une telle chose.

Comment peux tu me dira ça ?! Je t'en aurait parlé Adam !

E... excuse moi. Je voulais pas dire ça, bébé. Mais, je suis pas prêt. Je suis pas prêt à avoir un enfant. Je suis un gamin immature, tu le sais. C'est pour cela que tu m'aimes, pour ce que je suis.

Je ne voulais pas d'enfant tout de suite non plus.

Qu'est ce qu'on va faire ?

Qu'est ce que tu veux faire ?! Il n'y a qu'une solution et tu la connais.

Bien sur... Bien sur... Tu comprendras que je mette du temps à me faire à l'idée.

Oui. Évidemment. Mais malgré que nous ne sommes peut-être pas prêts, un enfant est une bénédiction.

Oui... Oui...

J'étais sonné. Même une droite de Mohammed Ali m'aurait moins sonné. Moi, Adam Aymeric James Brighton, le dragueur, le Don Juan, peu de temps aprés m'être rangé, moi j'allais devenir père. J'étais pas fait pour être père. J'avais pas le profil. Mais, c'était avec Elena. Avec n'importe quel autre, je serais parti en courant. Pas avec elle... Ce bébé ne ferait que confirmer mon amour pour elle. Mais, j'avais 9 mois pour me faire à cette idée...

Elle ne répondait pas... J'avais appelé une fois, deux fois ... dix fois. A mon onzième appel, quelqu'un répondit. Ce n'était pas Elena, c'était une voix masculine. J'entendais mal.


Je raccrochais. Tout d'un coup, tout mon univers s'écroulait. La faute à un chauffard ivre mort. Je devais me rendre à l'hôpital immédiatement. Mais je n'avais pas de voiture. Je ne pouvais pas me permettre d'attendre le bus. Donc je sortis et me mit à courir. Courir aussi vite que possible. Courir comme je n'avais jamais couru. Heureusement, l'hôpital de Lille n'était pas très loin de notre appartement et j'y étais en dix minutes. Je demandais où était Elena. On m'indiqua la chambre 203. Je m'y rendais en courant, encore. Elena était là, couché. Son visage était abîmé par l'accident. C'est là qu'arriva un docteur, un chirurgien apparemment.


Même si je n'osais pas imaginer le pire, j'y pensais, pendant un instant. Je pensais à ma vie sans elle, sans le bébé qui aurait été le nôtre. Sans le mariage qu'on aurait organisé, les dimanches en famille, les fêtes, tout ce dont on rêve, ce dont on croit lorsqu'on est amoureux. Tout cela pouvais s'écrouler dans mon esprit, même si je préférais ne pas penser à cela...

C'était dur. C'était tellement dur pour moi. La voir dans cet état était insoutenable. Je savais ce que je devais faire. Je savais que ce n'était pas bien mais je devais le faire. Depuis quelques temps, Abdel, un mec que je connaissais et à qui j'avais rendu un gros service, devait me rendre la pareille. Et je savais qu'à Roubaix, une ville assez mal famée, c'est lui qui tenait les quartiers chauds. Enfin plutôt sa famille. J'allais l'appeler. J'embrassais le front d'Elena avant de sortir de la chambre et de descendre en bas de l'hôpital, vu qu'on a pas le droit de téléphoner à cause des trucs cardiaques. Je composais le numéro avec un téléphone à carte que j'avais acheté.

Allô. Abdel.

Ouais, c'est qui la wallah ?

C'est Adam.

A wesh mec bien ou quoi la famille ?

Bien pas trés bien en fait. Ma copine a eu un accident avec un ivrogne. Et je n'ai pas oublié que tu me dois un service.

Ouais sur le coran tu sais frère. Qu'est ce que tu veux que je fasse wallah ?

Tu peux pas envoyer un de tes frères, cousins, ou je sais pas qui faire son compte à ce gars là ?

A wallah mec, je sais pas. On est suivi par les schmitt ces derniers temps.

Hey ! T'oublies ce que j'ai fait pour toi.

Bon, j'vais voir ce que je peux faire. Envoie moi où il est aprés.

Ce n'était pas moi. Je ne me reconnaissais pas là dedans. Même si j'avais fait des choses qui étaient mals, jamais je n'avais joué avec la vie de quelqu'un. Mais ca avait été trop fort. Je ne pensais pas que ce gars pouvait avoir fait du mal à Elena sans être puni. Et puis, j'aurais pas à me salir les mains. Je remontais donc pour voir Elena. Son lit était vide mais ses affaires étaient encore là. Une infirmière arriva et me dit qu'elle avait fait un choc et qu'elle était en salle d'informations. Elle m'indiqua où attendre. J'avais les yeux plein de larmes. Je ne pleurais jamais. Même aprés la mort de Jessica, je n'avais pas pleuré. Mais là, les larmes coulaient seules. A flot. J'avais mis mon visage dans mes mains pour que personne ne puisse me voir. Ne puisse voir le désarroi qui se lisait en moi. Aprés une heure d'attente, un chirurgien sortit.

Mr Brighton ?

Oui. dis je en me levant.

Vous devriez vous asseoir s'il vous plaît.

Je m'éxécutais.

Mr Brighton, je suis désolé. Nous avons fait tout notre possible. Nous n'avons pas pu la sauver.

Ma vie s'écroulait. Ma vie s'écroulait, devant mes yeux et je n'y pouvais rien. Ce n'était plus des larmes que j'avais en moi. Non, c'était bien pire. C'était de la rage, de la haine. Toute la haine que j'essayais de refouler depuis ce matin là. Depuis que j'avais rencontré Elena. Depuis ma naissance. Toute cette rage remonta en moi. D'un coup. J'avais toujours essayé de refouler cette rage pour ma mère, pour Jessica, pour Elena. Mais aucune d'elle n'était encore dans ma vie. Peut-être que c'était tout simplement moi qui n'allait pas. Tout les gens autour de moi meurent ou me tournent le dos. Même si je ne pouvais pas arrêter de penser à Elena, j'avais un nouvel objectif. La vengeance !

J'avais remarqué que la jeune infirmière de l'accueil, là ou se trouvait le registre, me trouvait à son goût vu les regards qu'elle me lancait. J'allais utiliser cela pour m'emparer de ce registre. Aprés l'avoir accosté, je l'avais convaincu de m'attendre prés des toilettes. Cette ruse marche tout le temps de toute façon. Je recherchais le nom du mec qui avait fait cela à Elena et le trouvait rapidement. Chambre 408, 4e etage. Monsieur Lalcool. J'envoyais un message à Abdel qui me répondit par un simple "Ok, 19 heures." Il était 18 heures et 20 minutes. J'avais juste le temps de régler la paperasse qu'on m'avait donné et j'aurais le droit à ma vengeance. Enfin.

19 heures, Abdel n'était pas encore là. Je me dis à ce moment là qu'il ne viendrait pas, qu'il m'avait arnaqué. Mais, quand j'entendis des cris venant d'en bas, je décidais de monter, malgré le danger. Je pris les escaliers et me trouvait, en montant, face à face avec Abdel, une arme à la main. J'eus peut que l'homme me tire dessus car je ne l'avais pas reconnu mais il me fit un clin d'œil.

Spoiler:

Personne n'osait rien faire et la sécurité avait été neutralisé. Abde"l rentra dans la chambre de l'homme et le réveilla avec un coup de poing. Cela se passait sous mes yeux. Je n'avais pas peur. Je savais qu'Abdel préférait tomber que de me balancer, je ne risquais donc rien. Et comme Abdel était musulman, apparemment, son trip c'était de faire comme si c'était Dieu qui le punissait Les méthodes étaient un peu bizarres mais seul le résultat escompté m'intéressait.

Mr Lalcool. Aujourd'hui, Dieu Tout Puissant, par ma main, te punit de tes pêchés qui sont les suivants. Vous avez bu de l'alcool ce qui est un pêche d'aprés le Coran. Vous avez ôté la vie d'une femme à cause de votre inconscience. C'est pour cela qu'aujourd'hui, Dieu ôte à son tour votre vie.

Il prit un couteau et trancha la gorge de l'homme avant de s'enfuir. Même si c'est ce que je voulais, j'étais scotché. L'homme se vidait lentement de son sang et mourait devant mes yeux. A ce moment là, je vis ma vie défiler devant moi. Mon enfance où je m'occupais de moi, seul. Mon adolescence avec mon amour pour Jessica puis son suicide. Puis cette dernière année, passé avec Elena, qui avait été la plus belle de ma vie mais qui se finissait comme d'habitude. Par la mort. Aprés cela, je partis avant d'errer toute la nuit, à marcher, seul.