[William Black] Enterrement sous haute tension

William était assis sur le siège passager de la voiture. Ils étaient, lui et sa sœur Emma, sur l’autoroute Paris-Calais. La route lui semblait longue, comme si elle n’allait jamais s’arrêter. Ils étaient partis depuis maintenant plus de sept heures. Cela lui semblait une éternité. Ils allaient à Calais pour prendre le tunnel sous la Manche et retourner dans leur pays, le Royaume d’Angleterre. William était heureux de retourner sur son île mais la raison pour laquelle il y retournait lui déplaisait au plus haut point. Sa mère venait de mourir d’une crise cardiaque et ils se rendaient à son enterrement. Rien de bien joyeux donc même si William se fichait pas mal du sort de sa famille, enfin ils ne les considérait plus en tant que tel mais bon c’est sa famille quand même. William posa sa tête contre le carreau et regarda les champs de blé défiler devant ses yeux. Il était fatigué, très fatigué. Il n’avait pas dormi de la nuit. William sentit le sommeil l’envahir et ses yeux se fermèrent.

Il se retrouva à l’enterrement de sa mère. Son père et ses deux frères étaient devant lui mais lui tournaient le dos. William toussota derrière eux et ils se retournèrent tous les trois. Quand ils l’eurent reconnus, ils lui lancèrent tous trois des regards noir. Leurs yeux lançaient des éclairs, ces trois regards le foudroyaient sur place. Jack, son père s’approcha de lui et lui dit :

- Comment oses-tu venir aujourd’hui ? Tu ne fais plus partie de la famille, tu es un étranger, tu devrais avoir honte d’être venu !

William ne trouva rien à répondre. Il passa son chemin. Ses frères continuaient de le fixer d’un regard noir. Cela terrifiait William, sentir que sa famille le détestait autant qu’il les détestait avait quelque chose d’assez terrifiant. Jamais personne ne lui avait montré autant de rancœur, il avait l’impression que c’était de sa faute si sa mère était morte. Comme si le fait qu’il était parti l’avait anéantit et qu’elle ne s’en était jamais remise. C’était très bizarre ce sentiment de culpabilité vis-à-vis de sa génitrice. Il ne devrait pas se sentir coupable, il n’avait rien fait de mal. Il avait seulement exprimer sa vision des choses et son mépris pour les thèses de sa mère. Quand le cercueil fut amené, tous les invités passèrent devant, prononcèrent chacun quelques mots et s’éloignaient. William était le dernier à passer. Il s’approcha du cercueil de bois et avant qu’il ait pu poser une main dessus, un coup de feu retentit et il se sentit s’écrouler. Quelqu’un lui avait tiré dessus. Du sang jaillissait de ses entrailles et personne ne venait l’aider, personne ne criait. Tout le monde pensait qu’il n’avait que ce qu’il méritait. William perdait de plus en plus de sang, et toujours personne ne venait. Il n’avait pas la force de parler, de crier comme il aurait voulu le faire. Il regarda autour de lui et vit que c’était son frère, Andy, qui tenait le revolver. Cette vision fut sa dernière, ses yeux se fermèrent et c’était la fin, la fin de William Black. William Black qui avait renié sa propre famille, celui qui était partit s’exiler en France, et celui qui était mort devant le cercueil de sa mère. C’était la fin, la fin…

William se réveilla en sursaut. Il transpirait encore plus que quand il jouait ses matchs de foot. Ce n’était qu’un cauchemar. Emma avait vu que quelque chose clochait, quand elle le regarda elle lui dit :

- C’était qu’un cauchemar William ne t’en fais pas. Tout va bien, on est bientôt arriver à Calais.
- Je n’ai pas envie d’y aller Emma. Je ne le sens pas.
- William c’est trop tard pour faire demi-tour maintenant, on est presque arrivé.

William savait parfaitement que c’était trop tard mais il avait quand même tenté le coup. On ne sait jamais, peut être l’aurait-elle écouté. Il continuèrent donc leur route. Deux heures plus tard, ils étaient dans le tunnel sous la Manche. Cela faisait bizarre de se dire qu’ils étaient dans un tube enfoui à des kilomètres de profondeur et que des poissons nageaient autour d’eux. C’était une sensation très bizarre. Heureusement que je ne suis pas claustrophobe pensa alors William. La traversée dura environ quarante cinq minutes. A leur arrivée sur le territoire britannique, ils furent contrôlé par la douane, durent montrer leurs papiers d’identités. Ils arrivèrent enfin à King’s Cross après précisément treize heures et vingt huit minutes de trajet. En sortant de la gare William inspira une grande bouffée d’air. L’air pur de la capitale lui rentra dans les poumons, il était de retour sur son sol. Il se souvenait précisément de tous les endroits de Londres. Le temps de descendre la voiture du train, William partit faire un tour chez le marchand de journaux qu’il connaissait bien. Il entra dans la petite boutique.

- Salut John !
- Qui c’est ?
- Roo, soit pas grognon comme ça gros.

A l’appellation gros, John sortit de l’arrière boutique et apparut derrière son comptoir.

- William oh my god, qu’Est-ce que tu fais ici ? On dit que tu as signé un contrat de footballeur, c’est vrai ?
- Oui c’est vrai Jo’, j’ai quelque chose à faire ici c’est pour ça que je suis venu. Tout va bien pour toi ?
- Tout va niquel ici. Tout le monde continue sa petite vie comme avant ton départ. Putain petit enculé, t’aurais pu nous prévenir que t’avais signé. On va fêter sa hein !

Il lança alors une bière à William.

- John, je n’ai pas le temps, désolé. Une prochaine fois peut être mais là je ne peux pas, ma sœur m’attends…
- Ta sœur ?! Tu n’étais pas contre toute ta famille ?
- Si mais il y a eu du changement, je t’expliquerai tout plus tard, je n’ai pas le temps là. Je suis content de t’avoir revu en tout cas, dis bonjour aux autres de ma part.
- Ok, salut Willy.

William poussa la porte du marchand de journaux et sortit dans la rue. Emma l’attendait devant, dans sa voiture. Il monta à l’intérieur et Emma démarra.

[William Black] Enterrement sous haute tension 101114024210524891

Il était un peu plus de midi. William et Emma avait décidé d’aller manger un petit bout dans un KFC de la capitale anglaise. A treize heure, ils sortirent du fast-food et prirent la voiture direction le cimetière de Londres. William avait demandé à Emma de s’arrêter chez un fleuriste pour acheter un petit bouquet. Quand ils arrivèrent chez le fleuriste, William demanda à sa sœur de rester dans la voiture. Il poussa la porte d’entrée et dit au fleuriste :

- Bonjour, je voudrais un bouquet de roses noires.
- Très bien monsieur. Cela fera vingt livres.
- Voilà.

William prit le bouquet et le posa sur le siège arrière de la voiture. Il était fier de lui, il savait exactement ce qu’il allait dire quand il serait devant la sépulture de sa mère. Emma démarra la voiture, le moteur gronda et une gerbe de fumée sortit du pot d’échappement quand elle accéléra. Dix minutes plus tard ils étaient devant le cimetière. William était très stressé par ce rendez-vous funeste. Ils sortirent tous deux de la voiture et s’approchèrent des grilles du cimetière. Il n’y avait pas eu de cérémonies ecclésiastique pour cette mort, les Black n’aimaient pas cela. Ils entrèrent donc dans le cimetière. Plusieurs personnes étaient déjà présentes, le cercueil était lui aussi là. Devant le cercueil, William vit que deux jeunes hommes pleuraient. Un autre homme, plus âgé, se tenait devant la boîte de bois sans rien dire et sans réelle expression sur le visage. C’était le reste de sa famille, ses deux frères Andy et Harry, l’autre homme était son père Jack. Emma lui prit la main et l’entraîna avec elle vers les trois hommes. Arrivé à distance, ils n’avaient même pas remarqué leur présence. Emma, pour signaler qu’ils étaient là, fit un petit toussotement. Les trois hommes se tournèrent. Andy et Harry les regardèrent d’un regard noir. Ils les détestaient. Emma, en s’échappant de l’emprise de la famille subissait le même mépris de la part de leurs frères aînés. Jack, lui, resta cloué sur place comme incapable de bouger. William se risqua à parler.

- Salut.

Personne ne répondit comme il s’y attendait. Mais après quelques secondes, son père répondit :

- Salut William.

William qui, à ce moment, fixait le sol, releva la tête en direction de son père et vit qu’il lui souriait. William n’en revenait pas, il n’était pas le seul d’ailleurs, Andy, Harry et Emma étaient tous plus surpris les uns que les autres. Après plus de deux ans, son père ne semblait avoir aucune rancœur contre lui.

William lui rendit son sourire et continua :

- Sa va Papa ?

Au son de ce dernier mot, tout le monde se tourna vers lui. William avait-il changé ? C’était-il rendu compte du mal qu’il avait fait à sa famille ? On pouvait parfaitement lire ces deux questions sur le visage surpris des deux aînés de la famille.

- Sa pourrait aller mieux comme tu peux l’imaginer… Emma a réussi à te faire venir alors, je suis content que tu sois là.
- Oui je suis venu pour qu’elle ne vienne pas toute seule, elle m’a quasiment supplié de venir. Je ne pouvais pas refuser devant ses yeux suppliant.

Jack émit un petit bruit que l’on aurait pu prendre pour un petit rire. L’enterrement se déroula de manière des plus normales. Enfin si on peut dire normale, car avec les Black rien n’est jamais « normal ». En effet ce qui allait être la tombe de Kendra Black ressemblait à un palais comparé aux autres tombes. Elle était gigantesque, faite d’un marbre blanc impeccable. Sur le dessus on pouvait lire les noms et prénoms de la défunte, ses dates de naissance et mort et la façon dont elle est morte. Toute la famille passa devant le tombeau. Chacun déposant une gerbe de fleurs. Là encore on voyait que les Black étaient une famille à part. Ils avaient tous déposés des bouquets gigantesques qui avaient dû coûter au moins cent livres sterling chacun. Willliam fut le dernier a passé. Tous les membres de la famille le regardaient, s’attendant à ce qu’il fasse quelque chose qui aurait pu souiller la mémoire de Kendra. Il s’avança devant la pierre tombale. Il n’y avait plus beaucoup de place pour mon bouquet. William le sortis et trouva une petite place, pile à l’endroit où était marqué le nom de la famille : « Black ». Il posa le bouquet sur la tombe et prononça ces quelques mots :

- Je t’offre ces roses qui sont, comme tu peux le voir, aussi « black » que ton âme.

Après avoir prononcé ces paroles, William se recula et partit rejoindre sa sœur qui se tenait derrière tous les invités. Au passage de William à leur côtés, ces derniers le dévisagèrent. Tous des pourris de l’intérieur ceux là se dit William en son for intérieur. Emma le prit dans ses bras quand il arriva à côté d’elle. Les invités repartirent chez eux après avoir un peu discuté avec tout le monde. Alors qu’ils allaient repartir, Jack vint voir Emma et William.

- Euh… Je sais que vous êtes pressés de rentrer chez vous mais je voulais savoir si vous vouliez bien m’accorder un repas à la maison ? C’est une occasion unique de nous retrouver en famille, j’aimerais beaucoup que vous acceptiez…
- Mais Papa, comment tu peux faire cela ? Tu as bien entendu ce qu’il a dit sur la tombe de Maman, il ne fais plus partit de la famille, c’est un traître !

C’était Harry qui avait prononcé ces paroles. Cela n’étonna guère William qui ne chercha même pas à se défendre et répondit à son père.

- Harry a raison, je ne pense pas que cela soit une bonne idée. A bientôt peut être.

William prit Emma par la main pour l’obliger à le suivre. Mais avant qu’ils aient pu atteindre la voiture leur père les appela.

- Vous allez revenir tout de suite, ce n’est pas une question. Vous allez venir à la maison, j’ai quelque chose à vous dire à vous quatre. Quelque chose d’important.

William resta cloué sur place, jamais son père n’avait parler comme cela à aucun d’entre eux. Les quatre frères et sœurs se regardèrent, se défiant du regard. Emma brisa le silence.

- Ok, nous allons venir. On te suit en voiture.
- Très bien.

Jack prit les clés qui étaient dans sa poche et ouvrit sa voiture. Andy et Harry montèrent dedans et il démarra. Emma et William montèrent dans la voiture d’Emma et ils suivirent les trois hommes.

A peine assis sur le siège passager, William regrettait déjà d’être monté dans la voiture. Cela sentait, selon lui, le piège à plein nez. Il pensait que leur père n’avait absolument rien d’important à leur dire mais qu’il n’avait trouvé que ce prétexte pour les réunir. William tourna la tête vers Emma et lui dit :

- Emma, il est encore temps de partir… Il ne s’apercevra qu’on ne l’a pas suivit que quand ils seront arrivés à leur maison.
- Non William, j’ai dit que nous y allions, donc nous y allons. Il a quelque chose à nous dire, j’en suis convaincu, je le sens quand il ment.

William ne trouva rien à redire là-dessus. Sa sœur avait toujours eu une sorte de don pour savoir quand les personnes disaient la vérité ou si elles mentaient. Il en avait fait la désagréable expérience il y a de cela quelques années quand il essayait de lui cacher qu’il avait couché pour la première fois avec une fille. Elle ne le croyait pas quand il lui disait que non et il avait dû lui avouer ce qu’il avait fait.

Ils continuèrent donc à suivre la Mercedes de leur père. Après un quart d’heure de virages dans les rues sinueuses de Londres, Jack s’arrêta. William reconnut tout de suite la façade de la maison. C’est fou comme en deux ans et demi elle n’avait pas du tout changé. Les volets noirs étaient fermés, le drapeau du Royaume Uni était accroché sur le devant de la maison. Aujourd’hui, son père sûrement, l’avait mit en berne. Tout le quartier savait donc que la famille avait perdu un être qui lui est cher. En voyant que même les arbres dans le jardin étaient toujours coupé aussi impeccablement, William ne put retenir un sourire. Sa famille se donnait le plus grand mal pour que tout soit parfait vu de l’extérieur, pour épater le voisinage devant ces magnifiques coupes d’arbres. C’était le stéréotype de la famille anglaise fière de ses origines et de son passé glorieux.

Jack enfonça la clé dans la serrure et poussa la porte. Il entra suivit de Andy et Harry puis d’Emma. William resta sur le perron quelques instants, hésitant, ne voulant pas vraiment entrer. Il se décida finalement et referma la porte d’entrée derrière lui. La maison de l’extérieur n’avait pas changé, à l’intérieur non plus d’ailleurs. Le vieux, et horrible, porte manteau était toujours là, le vieil escalier de bois dominait toujours l’entrée, ses marches devaient sûrement encore grincées aussi. En gros, depuis son départ on aurait dit que personne n’avait vécu dans cette demeure. Mis à part que le ménage était fait, la maison était resté comme il l’avait laissé en partant vivre chez son meilleur ami de toujours, James. William voulait revoir sa chambre, c’est pour cela qu’il monta, seul, les marches de bois. Dans les cadres qui longeait l’escalier, on pouvait voir représenté les portraits des personnes les plus célèbres de la famille Black. Brian, Peter, Arthur, et plein d’autres étaient présents dans les tableaux. La première porte que William vu donnait sur un petit bureau. Sur le mur de ce dernier, on pouvait voir l’arbre généalogique de la famille. Il commençait à la génération de Sir Robin, 1764. Et il finissait à aujourd’hui avec la génération de William, Andy, Emma et Harry. William remarqua comme le lui avait dit Emma que son nom avait été effacé. Ce petit traitement de faveur, comme il le ressentait, lui faisait très plaisir. Il éprouvait un grand bonheur à regarder cet arbre généalogique sans voir son nom apparaître dessus. Il avait l’impression que cette généalogie représentait les différentes générations d’une famille qui n’était pas la sienne, une famille étrangère. Il sortit de la pièce après avoir pris son temps devant l’arbre. Il continua sa montée de l’escalier. La deuxième porte donnait sur l’endroit qu’il voulait voir. Sa chambre. Il poussa la porte avec délicatesse. La porte grinça sous ses doigts, il pénétra dans l’endroit où il avait dormi de si nombreuses années et fit le tour de la pièce du regard. La pièce était spacieuse, le lit se trouva contre le mur mais au milieu de la pièce. Il y avait toujours son bureau sur la gauche, derrière la porte. L’armoire était vide étant donné qu’il avait prit toutes ses affaires pour partir chez James. Son lit était fait, toujours avec les mêmes draps. Des draps rouges avec au centre le fanion d’Arsenal. Il s’approcha du lit et toucha la couette. La housse de couette était toute propre, elle sentait la lessive comme si elle venait juste d’être lavé. William avait la très étrange impression que même si il était partit, sa mère avait continué à venir laver ses draps comme s’il était toujours là et qu’il dormait dedans toutes les nuits. A cette pensée, William éprouva un élan de compassion pour sa défunte mère. Dès qu’il se rendit compte qu’il éprouvait ce sentiment, il s’efforça de chasser cette idée de sa tête. C’était comme s’il se forçait à détester sa mère.

Après être resté une vingtaine de minutes dans la pièce, William redescendit l’escalier. Les marches grincèrent sous ses pieds mais il n’y prêtait guère attention. Maintenant une chose lui importait. Ce que leur père allait bien pouvoir leur dire de si important. Il marqua un temps d’arrêt devant la porte de la cuisine où les autres étaient assis. La porte était fermée. Il la fixa pendant environ trente seconde et entra.

Tout le monde était silencieux, tous se regardaient mais aucun ne parlait. Quand William entra dans la pièce les regards se tournèrent vers lui. Il prit une chaise et s’assied devant l’âtre de la cheminée. A l’intérieur de cette dernière un grand feu était allumé. Une fois William assis, le silence retomba. Tout le monde attendait visiblement que le père des quatre enfants commence à parler. Après cinq minutes d’un silence de plomb, Jack prit enfin la parole.

- Mes enfants, j’ai plusieurs choses à vous annoncer. Deux choses qui vont certainement pas vous faire plaisir. La première est que j’ai trompé votre mère…
- Quoi ?! Mais comment as-tu pu faire sa ?, répondit Andy.
- Andy, tu sais des fois dans les couples quand deux personnes ne s’entendent plus il vaut mieux se séparer. C’était notre cas sauf que pour votre mère, le divorce était totalement inconcevable. J’ai donc pris la liberté de faire ce que j’ai fais.
- J’en reviens pas, tu es un gros enculé !

Harry avait prononcé ces paroles. Il s’était levé d’un bond et avait craché cette insulte au visage de son père. La fureur luisait dans les yeux des deux garçons, même Emma semblait choquée que son père ait pu faire cela à sa mère. William, lui, baissait la tête pour ne pas faire voir aux autres le sourire qui apparaissait sur son visage. Cette nouvelle ne le choquait pas le moins du monde ni le rendait furieux. Il dit.

- Et la deuxième chose c’est quoi ?

A peine ces mots étaient-ils sortis de sa bouche que tout le monde était choqué. Choqué de la totale désinvolture avec laquelle il avait lâché ces mots et par le fait qu’il ne soit pas plus que cela furieux contre son père. Andy n’en pouvait plus, il sauta à la gorge de William et essaya de l’étrangler. Ce dernier tomba de sa chaise, qui s’écroula sous le poids cumulé des deux frères. Ils étaient tous les deux au sol. Les larmes montaient aux yeux de William tellement la douleur était intense. Il ne parvenait qu’à distinguer quelques bribes de ce qu’il se passait autour de lui. Il vit ainsi qu’Emma essaya de séparer les deux frères mais qu’Andy la poussa violemment au sol. Le choc avec le sol avait être des plus violents car du sang gisait sur le carrelage de la cuisine. William sembla retrouver ses forces en ayant vu cette scène, il se débarrassa de l’emprise d’Andy, le poussa sur le côté. C’était maintenant lui qui avait l’ascendant sur son frère aîné. Il lui asséna plusieurs coups de poings dans l’abdomen et au visage jusqu’à ce que Andy cesse de se débattre. A ce moment là, William se précipita vers l’endroit où sa sœur gisait et il s’accroupit arrivé à sa hauteur. Elle était inconsciente. William la prit dans ses bras, la souleva et franchit la porte d’entrée en courant. Il l’allongea sur le siège arrière de la voiture et prit le volant. Heureusement, il connaissait Londres comme sa poche. Il prit donc la direction de l’hôpital le plus proche. Il se gara sur le parking et porta de nouveau sa sœur. Il entra dans le service d’urgence et des infirmiers vinrent l’aider. Ils mirent Emma sur un lit et l’emmenèrent en salle d’opération. Ils avaient demandé à William de rester et d’attendre dans la salle d’attente. Environ une heure plus tard, un infirmier vint à sa rencontre et lui dit que sa sœur s’était réveillé et qu’elle ne risquait rien. Il lui expliqua qu’elle avait perdu connaissance suite au choc qu’elle avait reçu sur la tête et qu’il lui fallait du repos. William pût quand même aller la voir. Il pénétra dans la chambre et la vit, allongée sur un lit. Elle était sous une épaisse couverture blanche.

- Salut Emma, sa va ?
- Salut. Bah sa peut aller on peut dire.
- Les médecins disent que tu as besoin de repos, ils te gardent en observation cette nuit et tu pourras sortir après. Par contre il faut que tu restes sur Londres, pas de trajets en voiture, en train ou en avion.
- Tu n’auras qu’à prendre ma voiture et rentrer à Bordeaux Will’, je te rejoindrais quand je serais rétablie…
- Non non. Il est hors de question que je te laisse ici toute seule. On va passer une semaine et demi ici, à Londres, tous les deux. Comme ça tu pourras te reposer et moi je pourrais veiller sur toi. En plus, c’est bientôt Noël, Londres est magnifique avec toutes les guirlandes et les vitrines décorées.
- Merci Will’, merci de faire tout cela pour moi.
- C’est normal soeurette. Tu dois te reposer, je passe te voir bientôt.
- D’accord.

William se pencha vers sa sœur et lui fit un bisou sur le front. Ensuite, il sortit de la pièce et sortit de l’hôpital.

Il revint le lendemain. Il prit la chaise qui se trouvait contre le mur de la chambre et parla pendant quelques minutes avec sa sœur. Après environ trente minutes de bla-bla, un médecin arriva dans la pièce.

- Bonjour, je viens pour vous dire que vous pouvez sortir de l’hôpital. Nous avons fais les derniers examens et nous vous jugeons apte à quitter votre lit.
- Merci Monsieur.
- Par contre, vous devez rester sur Londres. Pas de sortie de la ville et pas de voiture pendant un long trajet. Vous devrez rester ici pendant au moins une semaine.
- Très bien pas de problème.

Le médecin sortit de la pièce, William en fit de même pour laisser Emma se rhabiller. Une fois cette chose faite, les deux frères et sœurs sortirent de l’hôpital et prirent la direction de la voiture. William prit le volant. En conduisant, il dit à Emma :

- J’ai loué une chambre d’hôtel. Par contre Papa m’a appelé, il m’a dit qu’il voulait nous voir tous les deux.
- Euh, ouais d’accord. Andy et Harry ne seront pas là ?

On pouvait percevoir dans sa voix une certaine crainte de ses frères aînés.

- Non il va passer à l’hôtel sans eux.
- Ok.

Ils continuèrent leur route dans le silence le plus total. Une fois arriver devant l’hôtel, William se gara et sortit de la voiture. Ils poussèrent la porte d’entrée et entrèrent dans le hall. Jack était déjà là. Il les attendait, assis dans un petit fauteuil en train de lire un journal. En les voyant arriver, il posa le journal et s’approcha d’eux. William proposa de monter dans la chambre pour parler. Ils montèrent donc l’escalier en colimaçon et pénétrèrent dans la chambre. William installa Emma sur le canapé, lui-même s’installa sur la fauteuil d’en face et il invita Jack à s’asseoir dans le deuxième fauteuil de la pièce.

- Qu’Est-ce que tu voulais nous dire ?
- Déjà je voulais m’excuser pour ce qui c’est passé hier.
- Ouais…
- Et ensuite je voulais vous parler de quelque chose de plus important. Surtout à toi d’ailleurs William.
- A moi ? Pourquoi ?
- Comme je vous l’avais dit hier avant la bagarre, j’avais deux choses à vous annoncer. La première je vous l’ai dit et la seconde je suis ici pour te le dire.
- Oui bah vas-y.
- Ta mère avant de mourir a écrit son testament. Quand tu es partis de la maison, il y a plus de deux ans, elle s’était dit qu’elle ne te laisserait rien en héritage. Seulement, quand elle m’a donné son testament j’ai vu qu’elle t’avait finalement légué quelque chose…
- C’est quoi ?

William était assez impatient de savoir de quoi il s’agissait. Même si c’était quelque chose qui appartenait à sa mère, il le prendrait.

- Tu sais que la maison appartenait à ta mère… Et bien maintenant elle est à toi. Elle a décidé de te léguer la maison de la famille.
- Quoi ? Elle me donne en héritage la maison ?
- Oui.

William était outré par cette nouvelle. Jamais mais alors jamais il ne s’était attendu à ce que sa mère lui lègue la maison des Black. William prit cela comme un honneur, une immense faveur de la part de sa mère. Jack reprit la parole.

- Tu étais son fils préféré, même après ton départ elle a continué à faire comme si tu étais toujours là, elle lavait tes draps, rangeait ta chambre…

William se remémora alors la pièce dans laquelle il était entrer en premier dans la maison, sa chambre impeccable. Il se souvint que tout était ranger parfaitement et que ses draps sentaient très bon. Il eût un pincement au cœur en entendant ce que son père venait de lui dire. Il posa ses coudes sur ses genoux et mit sa tête dans ses mains. Il ne savait quoi dire. Après quelque secondes de silence dans cette position, il releva la tête et dit :

- Très bien. Et bien écoute, la maison évidemment je te la laisse le temps que tu es encore en vie. Je verrais ce qu’il en adviendra par la suite.
- D’accord, j’espérais que tu ferais ce choix. J’aimerais te demander quelque chose par contre.
- Oui quoi ?
- Même si tu détestes certainement cette bâtisse, que tu as de mauvais souvenirs dedans, après ma mort ne la vends pas. Cette maison a été construite par un Black et il faut qu’elle reste en possession de notre famille. Accorde moi juste cette faveur.
- Oui ne t’inquiètes pas, je n’avais pas l’intention de la vendre de toute façon…
- Tant mieux, merci William. Bon je vais rentrer, il faut que j’annonce cela à vos frères et je crains le pire.
- D’accord, bonne chance alors.

Tous trois se levèrent, s’embrassèrent et Jack partit. Une fois que son père fut partit, William se posa sur le canapé et remit ses mains dans sa tête. Emma vint s’asseoir à côté de lui et le prit dans ses bras.

- Tu sais tu peux pleurer William, ce serait normal. Lâche toi, c’est-ce qu’il y a de mieux…

Il n’avait pas eu besoin qu’elle le lui dise pour que des larmes coulent le long de ses joues. Il embrassa sa sœur sur la joue et se leva pour préparer quelque chose à manger. Il était 13h et ils n’avaient pas encore manger. Il entra dans la cuisine et fit de quoi se nourrir et nourrir sa sœur.

Ce jour-là, c’était le 24 Décembre. Le jour de noël, le jour où les petits enfants qui croient encore au Père Noël vont recevoir leurs cadeaux qu’ils pensent venus du traîneau du grand homme au manteau rouge. A travers les fenêtres des maisons, on pouvait voir les guirlandes scintillés sur les sapins. En haut de ces derniers étaient le plus souvent accroché une étoile. A l’extérieur, le spectacle était encore plus magnifique. Les rues étaient éclairées de grandes guirlandes, et pour ajouter encore plus la saveur de noël, il avait neigé dans la journée. C’était magnifique. Les vitrines des magasins étaient décorées d’une manière exquise, les commerçants les avaient laissé allumé pour que les passants puissent voir leurs décorations. Cette période de l’année était sans aucun doute la meilleure, malgré la température glaciale.

William et Emma étaient en train de marcher dehors, sous les petits flocons qui tombaient du ciel noir sans étoiles. La soirée était superbe. Il était 20h et ils s’étaient dit que pour noël, ils allaient aller manger dans un restaurant chic de la capitale anglaise. Après une heure de marche, ils arrivèrent au restaurant. Ils ôtèrent leurs blousons, leurs gants et écharpes et s’assièrent. William commanda du fois gras en entrée, un morceau de dinde avec des frites en guise de plat de résistance et un petit gâteau au chocolat en dessert. Emma prit la même chose et ils commandèrent une bouteille de vin. Ils mangèrent très bien ce soir là. Après deux heures dans le restaurant, ils partirent. Ils firent le même chemin qu’à l’aller. Le trajet se passa sans embûches malgré quelques glissades pas totalement contrôlées. A minuit ils étaient rentrés à l’hôtel. William alla préparer une bol de chocolat chaud pour lui et une tasse de thé pour sa sœur. Il revint aux côtés d’Emma quelques minutes après l’avoir quitté. Il lui donna sa tasse et ils burent tranquillement chacun leur boisson. Le sommeil commençait à se faire sentir pour William, mais avant qu’il ait pu sombrer, Emma lui dit qu’elle allait chercher la bouteille de whisky et qu’ils allaient boire un peu pour se réchauffer. William n’avait que très rarement vu sa sœur boire et cela lui fit bizarre de l’entendre dire cela. Ils burent donc chacun quatre verres. Emma commençait à être un peu raide et William jugea qu’il fallait qu’ils arrêtent. Il rangea donc la bouteille et retourna s’asseoir sur le sofa. Mais au moment où il s’assit sur le canapé, Emma se jeta sur lui et l’embrassa. William la repoussa et lui cria dessus.

- Qu’Est-ce que tu fais là Emma ? C’est quoi ton délire ?
- Mais… Mais rien… Je voulais juste…
- Tu voulais juste quoi ? On ne peut pas faire sa !
- Si on le peut, la preuve je viens de le faire !

William était choqué. Il n’en croyait pas ses yeux. Sa sœur venait de l’embrasser et elle trouvait cela presque d’une normalité évidente. William la regarda et lui demanda :

- Qu’Est-ce qui t’arrive Emma ? Pourquoi tu fais cela ?
- Il ne m’arrive rien William, tu es juste le plus beau mec qui existe sur cette planète.
- Mais Emma, tu es ma sœur, je ne peux pas…

Elle s’approcha alors de lui, William avait peur de ce qu’elle allait lui faire ou lui dire. Sans qu’il puisse prévenir son geste, elle l’embrassa de nouveau. William ne trouva pas la force de résister et lui rendit son baiser. Elle décolla ses lèvres des siennes et lui dit :

- Tu vois que tu peux Will’.

William ne trouva rien à répondre, il était honteux d’embrasser sa propre sœur. Cela ne se faisait pas. Mais Emma y tenait et elle le poussa sur le canapé tout en l’embrassant et commença à le déshabiller. William ne résista pas et il arriva ce qui devait arriver, il couchèrent ensemble, entre frère et sœur.

Le lendemain vers 9h, William ouvrit les yeux. Il tenait dans ses bras sa sœur encore nue. Ils venaient de passer une nuit de folie mais ils n’auraient pas dû le faire. William le savait parfaitement mais comment aurait-il pu résister au charme de sa sœur ? C’était une chose qu’aucun homme ne pouvait. Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait même si il en avait un peu honte. Emma dormait encore, il tâcha de lui caresser délicatement le corps. Suite à ces caresses, elle se réveilla. Elle lui sourit, elle non plus ne regrettait apparemment pas ce qui s’était passé durant la nuit. William prit la parole :

- On aurait peut être pas dû faire cela Emma.
- Tu n’as pas aimé ?
- Si si mais bon nous sommes du même sang…
- Et alors ? Pour moi ce n’est pas un problème. Nous nous sommes tout simplement donné du plaisir et c’est tout. Si c’était à refaire je le referai, pas toi ?

William hésita un instant et finit pour lui répondre.

- Si je le referai aussi. Je vais prendre une douche.

Et il s’éloigna. Il entra dans la salle de bain et alluma l’eau. Il lui fallait une bonne douche brûlante. Il entra dans la douche et se mit sous l’eau. Avec le bruit de l’eau, il n’entendit pas qu’Emma avait poussé la porte de la pièce et allait entrer dans la douche. Quand il la vit, il sursauta. Cependant il ne la repoussa pas et la laissa venir se coller à lui. Il prirent donc une douche tous les deux, c’était la douche la plus sensuelle que William n’avait jamais prise.

Après vingt minutes sous l’eau, ils sortirent. Ce qu’ils faisaient en ce moment était de la pure folie, William en était parfaitement conscient mais il ne pouvait résister à la tentation. Ils prirent ensuite leur petit déjeuner. Œuf bacon pour tous les deux. Le petit déjeuner typique des Anglais. Il n’y a rien de meilleur pour te mettre en forme et avoir la joie de vivre dès le matin.

Durant le repas matinal, ils avaient décidé d’aller rendre visite à leur père. Il leur avait dit que Andy et Harry ne serait pas là, ils allaient donc faire une excursion Square Grimmaurd. Emma gara la voiture face à la grande maison et ils entrèrent. William en pénétrant sur le seuil de la porte se sentit chez lui, cette maison lui appartenait maintenant. Il avait ce sentiment que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Malheureusement pour lui, cette sensation n’allait pas durer bien longtemps. En effet après avoir pris un « goûter » et une bonne tasse de thé, Emma décida toute seule de dire à leur père ce qu’ils avaient fait.

- Papa, j’ai quelque chose à te dire de très important.
- Vas y je t’écoute.
- Moi et William, on a couché ensemble.
- Quoi ? C’est une blague…
- Non c’est vrai.

Jack se tourna vers son fils et le regarda dans les yeux.

- Dit moi que c’est pas vrai Willy.
- Si c’est vrai…

Jack avait les larmes aux yeux.

- Bon bah autant que je vous le dise maintenant alors.
- Nous dire quoi ?, dirent les deux jeunes.
- Emma, il y a dix huit ans de cela, ta mère et moi voulions une petite fille. Seulement, on avait déjà eu deux garçons et malheureusement je n’ai pas réussi à mettre ta mère enceinte. Nous avons donc pris la décision d’adopter une petite fille. Et cette petite fille, c’est toi. Le sang des Black ne coule pas dans tes veines, vous pouvez donc faire ce que bon vous semble tous les deux. Mais sachez que vous me décevez beaucoup, vous devriez avoir honte !
- Je… Je ne suis pas votre fille ? Je ne fais pas partie de la famille ?
- Bien sur que si tu fais parties de la famille !
- Mais tu n’es pas notre fille…

Emma sortit de la demeure en courant. Elle pleurait une rivière de larmes. William lança un regard meurtrier à son père et partit rejoindre Emma dans la voiture. Il la trouva à l’arrière, pelotonnée contre la vitre. Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras. Ils s’embrassèrent et à la fin de ce long baiser, Emma regarda William dans les yeux et lui dit d’une voix pleine de sanglots.

- William, c’était notre dernier baiser. Tu avais raison, nous ne devons pas continuer, nous n’aurions jamais dû faire ce que nous avons fais. C’était une nuit fantastique mais ça s’arrête là. Je veux que tu me considères comme une vraie sœur et non comme ta petite amie.
- Je suis d’accord, et n’ait aucune crainte, je te considérerais toujours comme ma grande sœur. Je t’admirerai toujours. Même si tu n’as pas le même sang que moi dans tes veines, tu es ma sœur et ça ne changera jamais. Garde bien cela en tête soeurette.
- Merci Will’. Merci pour tout, vraiment.

Il lui donna un bisou sur la joue et la serra de nouveau dans ses bras. Leur séjour en Angleterre touchait donc à sa fin, ils prirent la voiture direction la France et plus précisément Bordeaux. Les deux s’étaient jurés qu’ils ne diraient rien de ce qui s’était passé cette nuit là…

END

Votre père Jack semble être convaincu que de redevenir l'homme gentil qu'il avit pu être il y a quelques années déjà, est la meileurs façon qu'il a de pouvoir garder la maison dans laquelle il a tout véccu. Le fait que vous lui laisser la maison et que vous lui montrer de l'affection, font qu'il pense que vous êtes en train dedevenir un homme bien... Votre relation évolue, + 2.

Votre frère Andy, ne fait que poussez votre relation dans le retranchement le plus obscur. Il ne vous traite pas comme un étrangers, mais comme un virus sur terre. Il ne peux plus vous voir et votre bagare fait évoluer votre relation, - 5.

Emma votre "soeur/coup d'un soir", est vraiment très étrange. Coucher avec son propre frère semblait l'éxiter u plus haut point, mais lorsqu'elle a appri que vous n'étiez point frère et soeur, elle aurai décider de tout arrêter. Votre relaion évolue de + 3, parce que vous avez passer de très bon moment avec elle en Angleterre...

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