Appartement 2 [Klemenn Mitrovic - Antönys Mirkanovich - Pedro Texeira]

Enfin, nous y sommes. Le jour J est arrivé. Klemenn avait préparé toutes ses affaires, allant de la simple paire de chausettes au vieux maillot de football plein de souvenirs. Le départ était dur, il savait la réputation des gars de l'Europe de l'Est en Occident. Heureusement que les cours de français à l'école lui avaient permis de maitriser un peu la langue de Molière, pas sur qu'il y ait beaucoup de slovènes à l'AFE. Dans l'avion de Ljubljana jusqu'à Bruxelle, Klemenn songeait à sa nouvelle vie. Passer d'une ville pauvre à une des grandes capitales de l'Europe, ça fait un sacré choc tout de même. Une fois arrivé à l'aéroport de Bruxelles, le premier truc qui interpella le Slovène, c'est que les gens ne parlaient pas forcément français, ils parlaient une langue bizarre. Déjà pour la confiance, c'est pas le top. Ne pas réussir à se faire comprendre, c'est une chose que Klemenn redoutait. Le jeune homme essaya donc de trouver quelqu'un à qui demander le chemin. Ce fut chose faite, un homme d'une cinquantaine d'années lui indiqua la route à prendre.

Et après 15 minutes de marche, voilà que Klemenn arriva devant l'école, qui était encore plus belle en vrai. Il pénétra donc à l'intérieur pour demander les clefs de sa chambre, la numéro 2, au premier étage (note de l'auteur : parce que sans déconner, vivre au 3ème étage, c'est vraiment la galère). En récupérant son trousseau, il remarqua un tableau avec des noms dessus, et au niveau du chiffre 2, il y avait deux noms d'inscrits : Klemenn Mitrovic et Antonys Mirkanovich. Bon, première surprise, lui qui s'attendait à être seul, tranquillement dans sa chambre, il a un colocataire. Et comme par hasard de l'Europe de l'Est. Alala, la discrimination, je te jure... Une fois les clefs en poche, Klemenn prit les escaliers pour rejoindre son nouveau chez lui. Il s'empressa de trouver la porte correspondante, puis il entra dans l'appartement. Il remarqua que la pièce centrale était composé d'un salon avec un coin cuisine, puis de 3 chambres séparés avec lit double, bureau et mini salle de bain dans chaque pièce. Après un bref tour du propriétaire, Klemenn prit la chambre la plus éloignée de la porte d'entrée, comme ça en cas de cambriolage, personne ne touchera à ses affaires, il sera trop loin. Il posa alors son sac sur son lit, puis commença à ranger ses affaires. Une fois tout en ordre, il alla s'asseoir sur le canapé en jettant un oeil à la télévision. Au bout de quelques minutes, quelqu'un d'autre fit interruption dans l'appartement...

Il avait l'air sympa ce mec, Antonys. C'était pas plus mal que Klemenn tombe dans sa chambre, disons qu'ils auront le point commun de venir d'un pays d'Europe de l'Est défavorisé, si ça c'est pas une coincidence... Les présentations avaient été faites, et Antonys s'installa dans la chambre à coté de Klemenn. Puis les deux se rejoignèrent sur le canapé, à discuter de sujets en vrac. Pendant la conversation, Antonys mentionna à Klemenn qu'il avait déjà joué avec l'équipe junior du FC Lorient pendant un peit moment, ce qui surprit le jeune Slovène. Si chacun a déjà une expérience du football professionnel, pas évident de gagner sa place... C'est ce que se disait Klemenn, à la fois étonné mais motivé comme jamais pour s'imposer dans cette école, que ce soit sur le terrain ou en cours. Là où il avait un point d'avance, c'est qu'il faisait déjà partie d'une confrérie, celle des Evabianchis, un groupe fashion adepte du mouvement bogossitude que Klemenn avait vu sur un site de blogs en ligne. A un moment, un petit signal sonore se déclencha, puis une voix résonna dans les couloirs.

Speaker : Nous rappelons aux nouveaux étudiants qu'une soirée d'intégration a lieu ce soir dans la grande salle de l'école. Vous êtes tous conviés.

Une soirée ! C'est bon ça pour débuter l'année ! On dirait pas comme ça, mais ça aime faire la fête un Slovène. Il fallait faire honneur à cet accueil, Klemenn demanda à Antonys si il était prêt à y aller, parce que la soirée commençait dans pas longtemps, et le jeune homme s'estimait pas encore prêt. Il partit donc en direction de sa chambre, puis il sortit le jean fashion, la chemise qui moule les pecs et les biceps, le petit pot de gel made in Dop qui fait la différence, et au bout de plusieurs longues et interminables minutes, Klemenn sort de sa chambre, fier comme Harpagon. Antonys était encore là, apparamment il s'était changé lui aussi.

Klemenn : Allons nous maintenant à la fête ? Es-tu prêt ?

Un français propre et appliqué, c'est ce que Klemenn s'efforçait à faire pour se donner une bonne image, faudrait pas que son apparence lui donne un avantage mais que ses paroles le descendent en flammes.